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La variable économique la plus importante est probablement la plus ignorée, parce que trop lente à voir à se dessiner à l’échelle d’une vie d’homme. Le premier livre économique est l’œuvre de Malthus sur cette variable : la démographie. Elle guide nos destinées sociales mais surtout économiques ou géopolitiques.
Les 1000 prochaines naissances donnent une indication importante sur les équilibres futurs. 17% des prochains bébés naitront en Inde, 10% en Chine, 5.7% au Nigeria. Même si ces 3 pays représentent le trio de tête, leur dynamique démographique est différente. Alors que l’Inde est en passe de devenir le pays le plus peuplé au monde, la Chine va voir malgré ce chiffre absolu sa population diminuer alors que le Nigéria est le pays avec la plus forte croissante. Des destins croisés mais qui représentent l’avenir de la croissance humaine… et économique. L’Asie verra naître 513 des 1000 prochains bébés, l’Afrique 326, l’Amérique 106 et l’Europe 52. L’Europe voit ainsi les autres continents prendre une place dans un monde qu’elle a longtemps dominé.
Les naissances représentent la variable démographique majeure mais les migrations entraînent à leur tour des modifications. Chaque enfant aura des rêves de migration, des pays où il aimerait vivre. Le Canada apparaît comme le pays de destination le plus populaire dans le monde avec près de 30 pays le nommant comme pays de destination en cas de départ. Le Japon puis l’Espagne complètent le podium. Le Canada est trusté par les pays du sud de l’Afrique, le Mexique, l’Inde ou encore la France. Le Japon est le pays choisi par l’Amérique du Nord et les pays du sud-est asiatique ainsi que l’Australie. Enfin l’Espagne est le pays de choix de l’Amérique du Sud ou des pays scandinaves.
Les pays entourant la Suisse veulent aller en Suisse alors que les Suisses veulent aller en Allemagne. Seuls les Espagnols sont tentés par la France. Les Néo-zélandais rêvent des Fidji, les Fidjiens de la Nouvelle Zélande.
L’intelligence artificielle est en passe de révolutionner l’économie mondiale, mais elle contribue avec le développement des technologies de l’information au changement de comportement des travailleurs. Le télétravail s’est imposé dans la plupart des pays après la période du Covid. Le Canada est le pays qui utilise le plus le télétravail : 1.9 jour par semaine en moyenne. La Chine ou la Corée du Sud sont en queue de classement avec 0.5 jour de télétravail par semaine en moyenne.
L’adoption du télétravail est directement liée à un taux d’adoption très rapide des outils nécessaires à cette manière de fonctionner. Alors que le téléphone a mis 60 ans pour atteindre un taux de pénétration de 75% des ménages, l’ordinateur personnel 20 ans, les smartphones, les médias sociaux ou les tablettes ont mis moins de 10 ans pour atteindre un tel taux.
Le recours à ces nouvelles technologies sera encore accéléré avec l’avènement de l’intelligence artificielle. L’intelligence artificielle qui va impacter un très grand nombre de métiers, en particulier des métiers qualifiés. La révolution industrielle de l’IA touchera les cols blancs et pas les cols bleus comme les précédentes révolutions industrielles.
Ce sont donc les pays les plus développés qui sont les plus susceptibles d’être exposés à ces changements. Les Etats-Unis ont près de 60% de leurs emplois fortement exposés à l’intelligence artificielle. 30% sont des emplois à haute complémentarité avec l’IA mais 30% sont à faibles complémentarité, impliquant un risque de perte d’emplois pour les travailleurs de ces secteurs. A l’opposé, les pays avec une économie plus industrielle ou agricole seront moins exposés à la révolution qui arrive. C’est le cas de tous les pays en développement d’Amérique du Sud par exemple. Ou quand les dominants deviennent les dominés…
Le corolaire à ces nouvelles technologies et à l’utilisation de l’intelligence artificielle est une demande d’électricité beaucoup plus importante. La Chine est aujourd’hui le premier consommateur d’électricité au monde avec le double de consommation des Etats-Unis. Les Data Centers représentent aujourd’hui le 9ème Etat en termes de consommation énergétique. Les anticipations pour 2030 en font le 4ème « pays » le plus consommateur après l’Inde et devant la Russie. Les voitures électriques (EVs) seront théoriquement en 2030 le 5ème pays le plus consommateur. Le premier enjeu de la révolution industrielle de l’intelligence artificielle est donc la production énergétique.
Le second enjeu de l’intelligence artificielle est probablement la pollution générée. La pollution qui est un phénomène non linéaire et multiforme.
Les gouvernements luttent en particulier contre la pollution de l’air dans des politiques qui sont parfois très anciennes. C’est le cas du « Clean Air Act », première grande loi environnementale datant de 1956 en Angleterre. Cette loi fait suite aux 12’000 morts à Londres tués en 3 jours par le chauffage d’hiver et un charbon de mauvaise qualité. Les particules en cause étaient les PM2.5. Ces particules sont aujourd’hui dans des proportions limitées dans l’air des pays du nord ou de l’ouest de l’Europe grâce à ces politiques publiques mais représentent dans l’est de l’Europe un grave danger sanitaire aux vues des taux parfois 4 fois supérieurs à la norme acceptable selon l’OMS.
La mise en place de barrières douanières par Donald Trump a pour objectif de relocaliser des entreprises aux Etats-Unis et donc d’augmenter les investissements directs des pays étrangers aux Etats-Unis. On pourrait penser que les Etat-Unis cherchent ici à inverser une tendance, ils sont en fait déjà le premier pays en termes d’investissements directs au monde. Le gouvernement Trump ne fait donc que renforcer les politiques financières de ses prédécesseurs, loin de la perception d’un « disrupteur ».
Mais que désirent les populations en termes de réformes ? C’est ce à quoi s’intéresse un des derniers sondages du FMI. Quel que soit le type de pays (G20, UE, Union Africaine), les populations estiment que les réformes des politiques fiscales doivent être la priorité des gouvernements, devant l’éducation ou les réformes environnementales. Les impôts resteront donc toujours au cœur des décisions lors des élections.
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