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L’arrivée au pouvoir de Donald Trump permet de rompre avec la politique « politicienne ». Le milliardaire agit tel un négociateur en faisant tomber toutes les barrières. A peine arrivé à la Maison Blanche, il lance des idées hors cadre :
• Renommer le Golf du Mexique en Golf de l’Amérique ;
• Contrôle massif des clandestins ;
• Suppression de l’impôt sur le revenu ;
• Acquisition du canal du Panama ;
• Acquisition du Groenland.
Même si cette dernière idée peut paraitre saugrenue, elle n’est qu’une reprise de ce qu’il avait déclaré en 2019, mais aussi d’une proposition similaire juste après la seconde guerre mondiale. En effet en 1947, le président Truman avait proposé d’acheter le Groenland en échange de 100 millions de dollars en or et de parcelles en Alaska. Une proposition à l’époque déjà refusée par le Danemark.
L’achat de territoire n’est en fait pas si rare dans l’histoire humaine. En voici une liste non exhaustive :
• 1349 : le roi Philippe VI de France achète le Dauphiné de Viennois à Humbert II de Viennois. Cette vente, d’un montant de 300 000 florins, a permis à Humbert de se libérer de ses dettes. À la suite de cette transaction, l’héritier du trône de France a commencé à porter le titre de « Dauphin ».
• 1721 : dans le cadre du traité de Nystad, le tsar Pierre le Grand de Russie a payé deux millions de roubles en argent au roi Frédéric Iᵉʳ de Suède pour acquérir l’Estonie, la Livonie, l’Ingrie et le sud-est de la Finlande.
• 1733 : la Compagnie danoise des Indes occidentales a acheté l’île de Sainte-Croix, dans les Caraïbes, à la France, au nom du Danemark et de la Norvège pour 750 000 livres.
• 1768 : la France rachète la Corse à Gênes en règlement de ses dettes contractées pour l’aide française dans le conflit opposant génois et indépendantistes corses.
• 1803 : L’achat de la « Louisiane », propriété française par les États-Unis, pour la somme de 15 millions de dollars (l’équivalent de 418 millions de dollars en 2024).
• 1819 : les États-Unis rachètent la Floride à l’Espagne pour 5 millions de dollars, soit l’équivalent de USD 124 millions.
• 1836 : achat du Missouri par les Etats-Unis aux populations indigènes. Le coût de la transaction s’est élevé à 7 500 dollars, soit environ 268 000 dollars en 2024.
• 1839 : Dans le cadre de la colonisation britannique de l’Inde, les autorités britanniques ont acheté Frederiksnagore (aujourd’hui Serampore) au Danemark en 1839. En 1845, elles ont également acquis l’avant-poste danois fortifié de Dansborg (aujourd’hui Tranquebar). Le montant total de ces acquisitions s’élevait à 125 000 livres sterling, ce qui équivaut à environ 4,3 millions de dollars en 2024.
• 1848 : achat par les États-Unis de l’Arizona, la Californie, le Nevada et l’Utah au Mexique pour 15 millions de dollars, soit environ USD 595 millions.
• 1867 : achat de l’Alaska à la Russie par les États-Unis pour 7,2 millions de dollars, l’équivalent d’environ 153 millions de dollars en 2024.
• 1878 : rachat de l’île de Saint-Barthélemy par la France pour 40 000 francs.
• 1903 : au début du XXe siècle, les États-Unis ont obtenu les droits de construction et d’exploitation du canal de Panama. En 1903, ils ont signé le traité Hay-Bunau-Varilla avec le Panama, qui leur accordait un bail perpétuel sur le canal et les terres environnantes, en échange d’un paiement initial de 10 millions de dollars et d’un loyer annuel de 250 000 dollars. Cette transaction représente environ 360 millions de dollars actuels. Le canal a été transféré aux autorités panaméennes le 31 décembre 1999.
• 1976 : les États-Unis achètent les Indes occidentales danoises, soit les « Îles Vierges américaines » actuelles pour la somme de 25 millions de dollars en or, soit l’équivalent de 719 millions de dollars en 2024.
• 1947 : achat du territoire de Jäniskoski-Niskakoski finlandais par l’Union soviétique -pour 700 millions de marks finlandais.
• 2012 : le Japon achète les îles Senkaku auprès de propriétaires privés, bien que la Chine revendique également ces îles inhabitées. Le gouvernement japonais a payé 2,1 milliards de yens, soit l’équivalent de 38 millions de dollars en 2024.
L’achat de territoire est donc… monnaie presque courante ! Les Etats-Unis en ont fait une spécialité (Louisiane, territoires de l’ouest au Mexique ou aux autochtones, Alaska) et ont même déjà traité avec le Danemark pour les îles vierges britanniques ! La difficulté est évidemment l’évaluation du territoire. Outre son PIB, soit sa production, la situation géographique (géostratégique) ou la richesse du sous-sol sont généralement les raisons de l’acquisition.
Le Groenland est donc la nouvelle cible des Etats-Unis. Un pays de 46’000 habitants qui dispose d’un statut d’autonomie renforcée soumis à la couronne du Danemark. Ce statut particulier est récent puisqu’il date du 1er mai 1979. Le pouvoir exécutif est exercé par un haut-commissaire nommé par le roi alors que le premier ministre, en charge du gouvernement, est élu par le parlement. En 2009 le pays s’est vu attribué une plus grande marge de manœuvre, en particulier en matière d’engagements internationaux et la langue officielle est devenue, en lieu et place du danois, le groenlandais.
L’économie du Groenland est tournée à deux tiers dans les services et seulement 4% dans l’agriculture. Néanmoins la plus grande part des exportations sont des exportations de nourriture, en particulier de poissons et préparations de produits de la pêche.
Les exportations sont majoritairement orientées vers l’Union européenne mais la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial. L’eau groenlandaise est vue en Chine comme un bien de luxe, prisée des restaurants gastronomiques.
Les partenaires commerciaux à l’importation sont plus classics avec l’Union européenne représentant 92% du total. Le Groenland est un petit pays au niveau de la production indigène avec un PIB de 3’240 millions d’USD par an, bien loin des Etats-Unis et au coude à coude avec Curaçao ou le Belize.
Néanmoins c’est un pays considéré comme riche avec un revenu par tête de USD 57’000 par an, soit l’équivalent de l’Autriche.
La richesse du Groenland est bien autre : elle se situe dans son sous-sol. Avec 2.1 millions de km2 le Groenland est le 13ème pays au monde en termes de superficie.
Un territoire qui évolue puisque la fonte des glaces a conduit à une perte de 4.7 millions de milliards de litres d’eau en moins depuis 2002. Une fonte qui permet aux sociétés et gouvernements d’envisager l’exploitation de certains gisements enfouis dans les profondeurs du pays. Et c’est bien là que réside la richesse du Groenland. Le pays dispose de nombreuses ressources : Uranium, Cobalt, terres rares. Des ressources qui sont aujourd’hui totalement inexploitées.
Le Groenland regorge de matières premières : uranium, zinc, cuivre, nickel, pétrole, terres rares, fer, or, plomb, argent, graphite… Des matériaux indispensables à l’économie mondiale.
Au total ce ne sont pas moins de 25 des 34 matières premières essentielles définies par l’Union européenne qui sont présentes au Groenland.
17 de ces 34 matières premières sont définies comme stratégiques tant la demande va croitre exponentiellement. La part la plus importante de la richesse minérale du Groenland est constituée des éléments de terres rares et des gisements de graphite, des ressources stratégiques.
Les terres rares sont largement utilisées dans les technologies modernes : téléphones, IA, matériel de défense… Le Groenland représente à lui seul près de 11% des réserves mondiales de ces matériaux derrière le mastodonte chinois.
On comprend dès lors l’intérêt croissant des Etats-Unis mais également de tous les états cherchant à sécuriser leur approvisionnement. L’UE a signé en 2023 un mémorandum d’entente sur les matières premières. De nombreuses missions européennes se succèdent à Nuuk. La Chine également qui tente de s’implanter progressivement sur l’île. Mais toutes ces négociations se heurtent jusqu’à présent au désir des Groenlandais de conserver leur île intacte et toujours vierge d’exploitation minière et d’interventions étrangères.
En 2018 le Groenland a refusé un prêt chinois pour financer la construction de deux aéroports afin de rester indépendant. En 2021 le gouvernement autonome, dirigé par une majorité écologiste, a décidé d’interdire l’exploration et l’exploitation pétrolière sur l’île afin de protéger l’environnement. Le Groenland fait aujourd’hui passer les impératifs écologiques avant ceux du profit économique. Le marché de l’électricité reflète cette politique avec 80% de production hydroélectrique.
Le retour de Donald Trump à la maison blanche n’est donc que la prolongation de l’histoire américaine avec la recherche d’expansion et la volonté de contrôler des ressources stratégiques pour le développement économique. Le développement des technologies de l’information et l’importance cruciale de nouvelles ressources (terres rares, cobalt…) met en lumière de nouveaux territoires. Le Groenland est, à n’en pas douter, le plus convoité pour ce XXIème siècle. Les négociations et pressions ne font que commencer.
Donald Trump donne ses consignes en ce mois de janvier : baisse du prix du pétrole, baisse des taux américains. Malheureusement ni l’un ni l’autre ne semblent sensibles à ses demandes. Avec le léger redressement de l’inflation (2.9% en décembre), la FED met en pause le cycle de baisse de taux débutée en septembre. J. Powell évoque l’incertitude politique à l’intérieur du pays comme une des raisons de la pause. En cas de hausse des barrières tarifaires imposées au Canada, Mexique et à la Chine, c’est un excès d’inflation compris entre 0.5% et 2% qui pourrait surgir. Du point de vue de la Fed il est donc urgent d’attendre que Donald Trump clarifie l’implémentation de son agenda politique. Et le ralentissement de la croissance des salaires offre un contre-balancier à l’impact des tarifs.
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