Les jeux sont faits
Les jeux de paris seront officiellement ouverts dans quelques semaines. Des olympiades aux budgets pharaoniques qui ont des implications économiques bien avant le début des jeux
La course est lancée
La flamme olympique est allumée et parcours l’hexagone depuis le début du mois de mai. Près de 11'000 personnes auront l’honneur de porter la flamme pour l’amener jusqu’à Paris le 26 juillet 2024. Ils passeront le relais aux 10'500 athlètes concourant sur 39 sites de compétitions, de Paris à Tahiti.
13 millions de billets ont été vendus et 4 milliards de téléspectateurs assisteront aux nombreuses épreuves des 28 sports olympiques. 45'000 volontaires seront à disposition des organisateurs. 26'000 personnels médias accrédités, 40'000 repas par jour servis au village des athlètes. Les chiffres donnent le tournis. Les implications économiques également.
Une course à l’organisation qui a été lancée lors de l’attribution des jeux le 13 septembre 2017. Plus de 180'000 emplois ont été mobilisés rapidement pour construire les installations, organiser l’évènement et recevoir les délégations et les spectateurs.
Emplois des JO 2024
Ce sont les secteurs de l’organisation et du tourisme qui bénéficient le plus de l’évènement olympique en termes d’emploi.
En termes financier le secteur « organisation » concentre près de la moitié de l’impact économique estimé par le comité d’organisation. Le scénario central anticipe 4 milliards de retombées économiques, principalement avant l’évènement. L’incertitude demeure néanmoins, raison pour laquelle des scénarios bas et hauts sont esquissés.
Impact économique supposé des JO de Paris 2024
Très chères olympiades
Le budget de Paris 2024 s’élève à plus de 8 milliards d’EUR. Il est financé à près de 40% par des fonds privés, à 22% par le CIO et à 22% par les fonds publics français. La billetterie et la vente des produits dérivés ne représentent que 18% du budget prévisionnel.
Budget prévisionnel de Paris 2024
Le financement du CIO est fortement dépendant des droits de retransmission perçus. Une croissance presque exponentielle sur les dernières éditions permettra au CIO de redonner une partie des presque 3 milliards perçus par olympiade d’été.
Droits de retransmission TV perçus par le CIO (millions EUR)
Le budget préparé par le comité français est en retrait par rapport aux précédentes éditions. L’utilisation de stades déjà fonctionnels (Stade de France, Roland Garros,…) permet de substantielles économies. Cela n’a évidemment pas toujours été le cas.
Les JO de Pékin en 2008 restent pour l’instant les jeux de l’exubérance avec plus de 30 milliards de dépenses, très largement supérieures aux JO d’Atlanta en 1996 et ses maigres 3 milliards…
Coûts des JO d'été (milliards USD)
Le coût des JO d’hiver est naturellement plus faible compte tenu de la taille de l’évènement et du nombre d’athlètes, en retrait par rapport aux JO d’été. Ceci n’est évidemment pas à mettre en comparaison avec les JO de Sotchi de 2014 où la totalité des infrastructures ont été construites à partir de rien.
Coût des JO d'hiver (milliards USD)
A vos marques, prêt, partez !
Les olympiades sont une véritable vitrine du pays qui les organise. Une préparation qui dure environ 8 ans avec deux olympiades précédentes permettant de mettre en place les objectifs et les moyens de les atteindre pour les athlètes et les fédérations. La Chine a par exemple augmenté de 70% son nombre de médailles entre l’antépénultième olympiade (Sydney en 2000, JO – 2) et son olympiade.
Performance de la Chine pour ses JO en nombre de médailles
Ce phénomène s’observe pour toutes les nations ayant organisé des JO depuis 2000, soit la Chine, la Grande-Bretagne, le Brésil ou le Japon
Performance des pays hôtes en nombre de médailles
Performance des pays hôtes en nombre de médailles
Reste la France qui a un comportement légèrement différent depuis deux olympiades. Si la France a pour objectif de faire aussi bien que ses prédécesseurs, soit +63% en moyenne sur 3 olympiades, elle devra viser 69 médailles aux JO de Paris 2024.
Des performances olympiques qui peuvent également toucher les marchés financiers. Les sociétés impliquées dans l’organisation de l’évènement ou les constructions de sites, bénéficient généralement, en amont, des investissements financiers. C’est ce qui ressort de la performance de l’indice iEdge Sport & Sponsor, créé spécialement pour les JO de Paris et regroupant 20 actions européennes bénéficiant de l’évènement sportif à venir (tourisme, sponsoring, ventes de marchandises …). La surperformance est manifeste sur la période avant JO par rapport à l’indice de correspondance. Mais une performance passée qui ne préjuge pas de la performance à venir…
Indice iEdge Sport & Sponsors EW et Euro Stoxx 50
Citius, Altius, Fortius
De « l’important c’est de participer » de Pierre de Coubertin, les jeux olympiques ont pris une ampleur gigantesque en un siècle, fidèle à la devise olympique : « plus vite, plus haut, plus fort ». Des budgets pharaoniques, la performance des athlètes moteur de la fierté nationale, les jeux olympiques sont le reflet de notre société, de ses évolutions ou de ses tensions. Les boycotts de Moscou 1980 ou Los Angeles 1984 sont le témoignage de la Guerre Froide. Tokyo 2020 a fait les frais du Covid et Munich 1976 restera le symbole du conflit israélo-palestinien. Espérons que la guerre actuelle en Israël n’en fasse pas de même pour Paris 2024 et que ces jeux soient… joyeux ! Et que le meilleur gagne !