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Revue économique septembre

La fin du plus grand cycle de resserrement monétaire

Pour la première fois depuis 2020, la Fed a abaissé ses taux en frappant fort avec une réduction de 50 points de base. La Fed s’estime plus confiante dans la gestion de l’inflation qui a vu ses chiffres se réduire et peut ainsi se concentrer sur des mesures visant à promouvoir le plein emploi afin de respecter son double mandat.

Malgré un discours officiel très équilibré, où les risques d’inflation et de chômage sont mis sur le même plan, on comprend que le marché du travail aux Etats-Unis est au cœur des préoccupations de la banque centrale américaine. Pour preuve, Jérôme Powell, président de la Fed, a affirmé que « le moment de soutenir le marché du travail est « quand il est fort et non pas quand vous commencez à voir les licenciements ». Malgré des chiffres acceptables du chômage, la part de ménages américains ayant des emplois à temps partiels est toujours plus importante. Des ménages qui ont du mal à trouver un emploi ou qui doivent travailler plus pour faire face à l’augmentation des prix.

L’Europe avait agi en avance par rapport aux Etats-Unis en baissant les taux d’intérêt. Cependant, l’intervention de la BCE est plus « timide » et déterminée par les statistiques. Alors que la Fed ne veut pas prendre du retard sur l’évolution des prix et de l’économie, la BCE ne veut surtout pas faire de faux pas. La croissance en Allemagne reste un sujet d’inquiétude avec des chiffres faibles, d’autant plus que l’effet « Jeux olympiques » qui avait soutenu l’activité française s’est estompé. La BCE semble donc contrainte à faire une entorse à sa position défensive en accélérant le rythme de diminutions des taux.

La Suisse a également abaissé ses taux directeurs de 0.25% dans un contexte d’inflation faible. La BNS a revue à la baisse les perspectives d’inflation, ce qui laisse entendre que d’autres baisses pourraient s’avérer nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme. De quoi faire craindre des taux négatifs sur les emprunts long terme de la Confédération.

La Chine a surpris avec un paquet de relance qui, contrairement aux précédents, a su convaincre les investisseurs. Ont ainsi été mis en place : une diminution des taux de référence, la diminution des réserves obligatoires des banques, des mesures visant à réduire le coût de la dette hypothécaire, ainsi qu’un soutien au marché actions. Ces mesures représentent le plus grand soutien à l’économie depuis le Covid afin de stimuler la consommation et l’investissement. L’intervention a été saluée par les investisseurs et profitera vraisemblablement à d’autres marchés émergents.

Principales statistiques économiques

Graphique des performances

L'ISM Manufacturing New Orders chute

L’indice ISM New Orders est un rapport sur l’activité manufacturière réalisé sur la base de données récoltées auprès de 300 responsables d’achat de la chaîne d’approvisionnement au niveau national américain. C’est un indice de diffusion, c’est-à-dire faisant une différence entre les réponses positives et les réponses négatives. Un chiffre au-dessus de 50 signifie un développement de l’économie, l’inverse pour un chiffre inférieur à 50. C’est un indice donnant une indication du mouvement sur la production, les nouvelles commandes, les emplois, les inventaires, les prix.

Le chiffre du mois de septembre indique un tassement de l’activité manufacturière avec une baisse des nouvelles commandes tout en ayant des prix payés plus élevés.

IS New Orders

Composants graphique

Le chiffre du mois indique un changement de tendance après de bons mois depuis le début de l’année. Il encourage donc à la prudence. Il confirme des indicateurs de croissance comme Richmond, PMI. L’indicateur de croissance estimé de l’OCDE reste néanmoins toujours positif et certaines mesures s’améliorent (Empire Manufacturing).

Revue économique septembre