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Revue économique décembre

Baisse de taux aux Etats-Unis et crise politique en France

C’est une baisse de taux attendue que la FED a communiquée en cette fin d’année 2024 mais en mêlant dans son discours une volonté de les baisser moins que prévu l’année prochaine. Ceci a conduit à la plus grande augmentation depuis 10 ans sur les taux à 10 ans à l’annonce avec un bond de 10 points de base. 
Une des raisons expliquant ce changement de langage est la possibilité de voir des barrières tarifaires mises en place par l’administration Trump. Une telle politique agit sur l’inflation qui a par ailleurs légèrement progressé en fin d’année, surtout sur les services. Néanmoins la croissance des salaires est au plus bas des trois dernières années, ce qui va conduire la FED à agir de manière mesurée et non précipitée en 2025.

Taux à 10 ans US (%)

Composants graphique

L’Europe est quant à elle sous la pression des évolutions politiques françaises. La chute du gouvernement Barnier rend les marchés nerveux. Malgré la nouvelle baisse des taux de la BCE, la France emprunte à 10 ans à des taux plus élevés que la Grèce, l’Espagne ou le Portugal. Le différentiel avec l’Allemagne atteint à 0.8% alors même que l’économie allemande est à la peine. La volonté de Marine Le Pen, considérée comme le grand outsider, de résorber les déficits, a permis de réduire quelque peu la pression sur les taux français. L’année 2025 sera cruciale avec plus de 350 milliards d’EUR de renouvellement de dette pour la France, sans compter le déficit à venir, très largement défaillant vis-à-vis des critères de Maastricht…
Le reste du monde est dominé par la politique : mise en place de la loi martiale en Corée du Sud ou chute de régime de Bachar al-Assad en Syrie. Ce changement de régime questionne le pouvoir de Vladimir Poutine et la santé de son économie. La Russie souffre toujours d’inflation avec des taux de la banque centrale fixés à 21%, soit supérieurs au début du conflit ukrainien. 
L’Argentine affiche une étonnante santé avec les mesures drastiques mises en place sur les finances publiques du pays par son président Javier Milei. Le pays affiche une croissance de 3.9% et surtout un premier excédent budgétaire depuis 123 ans. Finalement le Brésil, sous la pression de la baisse de la devise, des déficits fiscaux et de l’inflation, agit à l’inverse des pays occidentaux en montant ses taux d’intérêts. 

Principales statistiques économiques

Graphique des performances

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